Les aidants proches sont ces personnes de l'ombre qui prennent soin au quotidien d'un proche à qui ont vient d'annoncer une maladie, d'un proche vieillissant en fin de vie ou en manque d'autonomie, d'un proche atteint de handicap, d'un proche qui vient de subir un accident ou une opération,...
Pendant leur accompagnement, les aidants proches voient leur quotidien chamboulé et leurs priorités changent au point où ils mettent parfois complètement leur vie sur pause pour prendre soin de la personne qui a besoin d'eux. Ils finissent par s'oublier eux-mêmes et à ne plus exister que dans le rôle d'aidant.
La plupart du temps, ils se sentent impuissants face au proche en souffrance car ils mobilisent toute leur énergie à essayer de soulager la personne, souvent en vain. Pour eux, être là, à l'écoute, dans une présence du cœur n'est pas suffisant. Ils voudraient tellement pouvoir en faire plus.
Souvent aussi, ils sont remplis de culpabilité, parce que la tâche d'aidant proche est irritante et presque ingrate. La colère du proche en souffrance est souvent dirigée vers eux et donnant tout leur cœur, ils prennent ces remarques personnellement, se disant qu'ils ne sont pas à la hauteur, qu'ils ne font pas assez bien, que leur présence est plus néfaste que bénéfique. Ils s'en veulent parfois aussi de prendre du bon temps alors que leur proche souffre, de n'être pas près de lui, de ne pas savoir prendre sa douleur.
Ils sont dans l'action en permanence. Aux petits soins, s'occupant généralement des rendez-vous médicaux, des tâches administratives, des traitements, de la recherche active de solutions, des repas, du ménage, des soins qu'ils peuvent prodiguer eux-mêmes. On pourrait avoir l'impression qu'ils gèrent la situation. Et pourtant, sous ces actions continues, il y a des êtres qui souffrent, qui traversent une tempête de tristesse et qui restent dignes pour ne pas inquiéter le proche en souffrance ou l'entourage. Leur tristesse, leurs peurs, leur inquiétude, sont mises de côté car ce n'est pas eux la priorité.
A la fin de l'accompagnement, ce n'est pas plus facile pour eux. L'accompagnement peut prendre fin suite au décès du proche et ils doivent alors faire face au deuil. L'accompagnement peut également prendre fin parce que l'état du proche ne nécessite plus de présence. Dans les deux cas, les proches aidants se sentent généralement perdus parce que leurs repères c'était la souffrance, les soins, la présence. Etre aidant proche était devenu leur nouvelle identité. Ils ont parfois même quitté leur job pour s'occuper de leur proche. Et tout est alors à reconstruire...
Si vous croisez une personne malade, vieillissante, en fin de vie, en perte d'autonomie, en convalescence de longue durée ou en situation de handicap, intéressez-vous à elle mais ayez également un intérêt pour la personne qui l'accompagne au quotidien. Une pensée, un geste, un encouragement lui mettra du baume au cœur et lui donnera de l'énergie pour la journée.

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Commentaires
Je me retrouve parfaitement dans cet article. Ça me fait beaucoup de bien de voir qu’au delà de la personne malade, quelqu’un pense aussi à la personne qui accompagne. Cette personne qui parfois modifie toute sa vie pour devenir aidant proche. Cette personne qui souvent s’oublie en devenant aidant proche.
Merci pour ces articles aussi inspirants et réconfortants les uns que les autres.